mardi 21 octobre 2014

Eveline Safir Lavalette, celle qui a fait « le choix de l’Algérie »

Evelyne Lavalette est née à Alger en 1927, issue d’une famille de pieds-noirs de la troisième génération. Elle a grandi à Rouiba.
En 1951 elle a adhéré à l’Association de la jeunesse algérienne pour l’action sociale (AJAAS). L’association est composée de musulmans, catholiques, protestants, juifs et laïcs, son but est l’éducation des jeunes, dans une vision réelle de l’Algérie d’alors. Durant son parcours d’adhérente, elle découvre les conditions de vie des populations rurales « indigènes » et la pauvreté des secours publics par rapport à la population européenne. Elle a rencontré en même temps des responsables et des membres de tous les mouvements – scouts, étudiants, travailleurs et intellectuels où sont abordés les problèmes quotidiens des jeunes : sociaux, culturels, économiques.
En 1955, un an après le déclenchement de l’insurrection elle rejoint les rangs du Front de libération nationale. (FLN), elle participe par le biais de l’AJAAS à l’impression semi clandestine d’une revue pro FLN dénonçant les injustices du colonialisme. Peu après, le FLN l’engage comme agent de liaison dont la tache difficile est l’impression des tracts, le transport de matériel, acheminement de colis et l’hébergement chez elle à différentes reprises des combattants du FLN, parmi eux, le colonel Ouamrane, le colonel Sadek, Krim Belkacem, Ben M’hidi, Mohamed Seddik Benyahia, Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda.
En 1956, elle eu l’honneur de participer à l’impression du premier numéro du journal clandestin El Moudjahid qui est l’organe de communication du FLN, elle a dactylographié pour le même journal un document épais sur le Congrès de la Soummam, l’appel à la grève des étudiants de février 1956 et la lettre de Ahmed Zabana à ses parents, guillotiné en juin 1956.
Arrêté le 13 novembre 1956 par la police française, torturée, détenue à la prison d’Oran de 1956 à 1957, Orléansville, puis à la Centrale de Maison-Carrée, elle est libérée en 1959.
À l’indépendance de l’Algérie, elle est élue à l’Assemblée constituante puis à la première Assemblée nationale en 1964, elle participe à l’étude et la mise du système éducatif. En 1967, elle épouse le journaliste Abdelkader Safir l’un des éminents pères du journalisme algérien. Elle occupera à partir de 1968, jusqu’à sa retraite, diverses fonctions au ministère du Travail et dans l’administration locale
Elle vivait à Médéa. Elle a publié en 2013 une autobiographie aux éditions Barzakh, Juste Algérienne… comme une tissure.
Reposez en paix Mme Safir-Lavalette

Article contribution
Remerciements Djalil Kezzal

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