jeudi 25 septembre 2014

ACHIR

ACHIR 

L’ancienne ville d'Achir se situe dans la région d’Ain Boucif, au pied de Djebel EL Akhdar, à l'Est de la ville de Ksar El Boukhari. Son édification remonte à l'an 936 après J.C, sous le règne de Ziri Ibn Menad Essanhadji qui a entamé sa construction sur ordre du Khalife Fatimide Abou El Kacem El Kaim, que Ziri avait soutenu dans ses attaques contre les Rostomydes et les tribus des Zenata dans l'Ouest algérien.
C'était aussi une manière de récompenser Ziri pour son allégeance aux Fatimides.
Ziri avait choisi cet emplacement pour édifier sa ville parce que c’était l’endroit le plus élevé du Djebel Kef El Akhdar, dont l’altitude atteint 1400 m au dessus du niveau de la mer. C'est également un lieu qui regorge de sources et de cours d'eau potable, matière vitale et indispensable pour l'épanouissement des civilisations dans l’onde. La position de la ville d'Achir en fait une forteresse imprenable contre les attaques extérieures, de même qu'elle permet de surveiller toutes les plaines qui l'entourent. La construction de la ville d'Achir s'est faite en trois étapes :

La première a consisté en le choix de l'emplacement, la deuxième en l'édification des murailles et enfin la construction des palais, des Hammams et autres infrastructures indispensables à la vie communautaire d'une ville dont la civilisation a connu un grand rayonnement au 10ème siècle, à travers tous les pays du monde arabe.
Pour édifier la ville, Ziri avait fait appel aux meilleurs architectes et maçons de Souk Hamza (Bouira), de M'sila et de Tobna. Le Calife Abou El Kacem lui a envoyé le meilleur architecte chargé de concevoir la maquette de la ville et ses somptueux palai. Selon les historiens tels qu’Ibn Khaldoun, El Bekri, El Ouzzani et autres, aucun autre urbaniste n'était en mesure de se comparer ou d'égaler cet architecte en Afrique, c'est-à-dire à Tunis ou au Nord du moyen Maghreb. Les matières ayant servi à la construction d'Achir, ont été récupérées des ruines de l'ancienne ville romaine, comme on peut le constater à la vue des vestiges de la ville qui demeurent en place jusqu'à présent. Après avoir achevé les travaux de construction d'Achir, Ziri a fait venir des populations de Tobna et de M'sila pour l'habiter et lui insuffler la vie, alors que les hauteurs du djebel Kef El Akhdar étaient inhabitées.
La vie sociale et culturelle a connu un grand essor et un développement exceptionnel dans cette ville. Elle était devenue la destination d'un grand nombre de chroniqueurs, d'historiens, de poètes et de géographes, à l'exemple d'El Bekri qui a été fasciné par sa splendeur.
Il en parle d'ailleurs en ces termes : " Achir est une ville d'une grande importance et aucune autre ville de ces contrées n'est aussi bien protégée qu'elle. Elle constitue un véritable rempart au point où nul ne peut l'atteindre à moins qu'elle soit attaquée par une armée dix fois supérieure aux forces qui la protègent.

Elle est entourée de hautes montagnes et à l'intérieur de la ville, il existe deux fontaines d'eau potable dont on ignore la profondeur de leur source ".

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