jeudi 13 novembre 2014

Louis XIV et l'Algérie



6 novembre 1664. Première guerre d'Algérie : la "Lune" fait naufrage avec 800 hommes à bord. Le naufrage de la Lune est le dernier épisode d'une déroute militaire de Louis XIV si ignominieuse qu'elle a été tenue longtemps secrète. De nombreux historiens ont ignoré cette première tentative de conquête de l'Algérie par la France. Quand Mazarin meurt en 1661, le jeune roi n'a que 22 ans. Enfin libre de gouverner ! Il frétille de bonne volonté. Encouragé par Colbert, il rêve d'un coup d'éclat militaire. C'est le chevalier Paul, grand marin, qui lui refile la mauvaise idée : éliminer les corsaires barbaresques qui terrorisent la Méditerranée. Immensément célèbre, ce héros de la marine royale fascine le roi avec ses récits de batailles homériques. A priori, le conseil est louable, car les corsaires d'Afrique du Nord pillent sans relâche les navires de commerce et n'hésitent pas à effectuer des raids à terre pour collecter des esclaves. La décision est donc prise de déclarer la guerre aux pirates barbaresques. Mais pas question de les combattre en mer où ils sont invincibles. Le Roi-Soleil donne son feu vert à une opération en Afrique du Nord. Le 2 juillet 1664, la flotte quitte Toulon pour les îles Baléares où elle récupère des galères de l'ordre de Malte. Finalement, ce sont 63 bâtiments et 9 000 marins et soldats placés sous le double commandement du comte de Gadagne et du duc de Beaufort qui débarquent à Djidjelli le 22 juillet. La partie de plaisir annoncée devient un cauchemar. La ville est prise, mais les troupes françaises y sont bloquées par une résistance plus forte que prévu. D'autant que les chefs du corps expéditionnaire se détestent. Bientôt, Beaufort abandonne les hommes à terre pour mener la flotte face à Alger. Après le débarquement, la décision est prise de rembarquer les hommes à bord de quatre navires envoyés en renfort : le Dauphin, le Soleil, le Notre-Dame et la Lune. Plusieurs centaines d'hommes meurent dans la pagaille de l'embarquement. Ce qui devait être l'immense victoire saluant l'avènement d'un jeune souverain tourne à la défaite humiliante.
Littérature française Université de Médéa

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